jeudi 15 mars 2007

Les chargés de cours en grève (Journal de Québec)

http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/03/20070315-100303.html

Les chargés de cours en grève
Katia Bussière Le Journal de Québec15/03/2007 10h03
Les 2000 chargés de cours de l'Université Laval ont déclenché une grève générale illimitée, hier matin, mais déjà, des rencontres sont prévues, la semaine prochaine, avec la partie patronale afin de trouver un terrain d'entente pour ne pas compromettre la session des étudiants.
«La pire chose, c'est de déclencher la grève. Pour qu'on en soit arrivé là, il a fallu que l'Université Laval nous pousse à bout», s'est exclamé Martin Courval, président du syndicat des chargés de cours, à la sortie d'une rencontre d'information avec les syndiqués quelques heures après le début de la grève.
Tant M. Courval que la direction de l'Université Laval ont fait savoir que les négociations ne sont pas rompues. Les deux parties se disent prêtes à s'asseoir le plus rapidement possible pour résoudre l'impasse. «Des rencontres sont prévues la semaine prochaine», dit le porte-parole patronal, Richard Fournier. «Oui, on veut régler», continue M. Courval.
En attendant, tous les cours donnés par les chargés de cours sont suspendus jusqu'à nouvel ordre. «Les étudiants comprennent la situation. On a une vingtaine d'associations étudiantes derrière nous», commente M. Courval. La Confédération des associations étudiantes (CADEUL) prendra position demain.
Des moyens de pression sont envisagés par les syndiqués, mais on ne parle pas de piquetage pour l'instant. Outre les congés parentaux et le régime de retraite, la parité salariale avec les autres universités fait partie des points litigieux. Session compromise?
Environ 900 des 2000 chargés de cours sont directement touchés par la grève, car ils sont sous contrat cette session-ci. Quelque 40 % des cours du premier cycle sont donnés par des chargés de cours. Impossible de savoir combien d'étudiants sont affectés par le conflit. On sait cependant qu'il y a 28 000 étudiants au premier cycle.
La session pourrait être compromise si la grève perdure. «Une session est reconnue valide après 12 semaines. Les étudiants en sont actuellement à leur 10e semaine de cours. On a une marge de manoeuvre de cinq semaines (une session dure 15 semaines)», affirme M. Fournier. Pas informés
C'est par les médias que la plupart des étudiants ont appris le déclenchement de la grève, hier matin. «J'ai entendu la nouvelle à la radio. Je n'ai jamais été informée. Faut-il reprendre des cours et des examens? C'est inquiétant. J'espère que la session ne sera pas compromise», dit Caroline, une étudiante en administration.
«On est totalement dans le noir», ajoute Ann-Pier Chabot, aussi étudiante en administration. Quatre de ses cinq cours sont donnés par des chargés de cours. «C'est une amie qui m'a dit qu'il y a une grève. C'est une grosse surprise. Qu'est-ce qu'ils revendiquent? Est-ce qu'on devra rattraper le retard? Est-ce que les chargés de cours répondront à nos courriels?» s'interroge-t-elle.
«Au prix qu'on paie, ça ne me tente pas de recommencer. Une session coûte 1100 $ à part les livres», continue Audrey Thouin, également au baccalauréat en administration.