jeudi 5 avril 2007

Démagogie sur la participation aux assemblées syndicales à l’Université Laval (cnes)

L'auteur d'un blogue syndical dénonce l'utilisation des chiffres du vote du 3 avril par l'Université Laval.
L'original se trouve ici et a été repris avec la présentation que j'ai mise en italique.


Même au Canada on invoque "la représentativité" pour discréditer la démarche des syndicats combatifs. Décidément, certains réflexes ont la peau très dure... Espérons qu’on ira pas jusqu’à déclarer la grève illégale. N’est ce pas M. Rahmani ?

Sur les lignes - Hier, dans sa réaction au rejet des offres par les chargé-es de cours, la direction de l’université déclarait "qu’elle aurait aimé connaître l’opinion des quelque 1 700 membres du Syndicat qui n’ont pas pris part au vote". Le but est transparent : miner la crédibilité du syndicat en attaquant sa représentativité. Malheureusement, plusieurs journalistes sont tombés dans la panneau, dont celle du Journal de Québec, qui écrit que "sur les 2000 chargés de cours, seulement 335 se sont prévalus de leur droit de vote".
Mettons les choses en perspective. S’il y a effectivement 2 000 personnes qui sont chargé-es de cours à l’Université Laval, il faut savoir qu’elles ne travaillent jamais toutes en même temps. Ainsi, cette session, il n’y a que 900 personnes qui avaient une charge de cours. Et même là, sur ces 900 personnes, il n’y en a qu’environ 500 qui se sont inscrit comme grévistes, ce qui donne droit à la "paie de grève" mais impose de faire du piquetage. La raison est simple : de nombreux chargé-es de cours ont une autre job à temps plein et la charge de cours n’est qu’un à côté. En médecine dentaire, par exemple, les chargé-es de cours sont en grande majorité des dentistes possédant leur propre cabinet privé nous apprenait Le Soleil samedi dernier.
335 participant-es à une AG sur 2 000 membres, ça fait 17%, c’est pathétique. 335 participant-es à une AG sur 900 personnes actuellement à l’emploi, ça fait 37%, c’est pas les gros chars mais c’est déjà moins pire. 335 participant-es à une AG sur 500 grévistes, ça fait 67%, et ça c’est bien. Ça veut dire, même en prenant pour acquis que tous les grévistes absent-es auraient voté pour un retour au travail (ce qui est plus que douteux), qu’une majorité claire des grévistes a rejeté les offres. Peu de syndicats, même en grève, peuvent se vanter d’une telle participation.
On peut faire dire ce qu’on veut aux chiffres. Les journalistes devraient savoir ça. En utilisant ceux de l’Université, ils choisissent leur camp.