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Annie Morin
Le Soleil
Québec
Les chargés de cours de l’Université Laval ont mis un terme hier soir à leur grève générale illimitée par un vote sans équivoque de 88,2 % en faveur de l’entente de principe conclue par leur exécutif syndical au petit matin. Exactement 348 syndiqués étaient réunis en assemblée générale extraordinaire, au Grand salon du pavillon Pollack, faisant fi de l’interdiction de se réunir à l’Université Laval édictée la semaine dernière par la haute direction. Ils ont appuyé massivement la position de leur comité de négociation, qui a arraché une entente à 6 h, hier matin, après une nuit blanche. « Nous ne serons plus jamais les moins bien payés » du Québec, a triomphé Martin Courval, président du Syndicat des chargés et chargées de cours de l’Université Laval (SCCCUL). Celui-ci s’est surtout réjoui de ce qu’il appelle une « clause remorque » qui permettra aux chargés de cours de toucher, pour le dernier droit de la convention, une augmentation au moins aussi importante que celle accordée par la moyenne des universités payant leurs chargés de cours à forfait.
En bout de ligne, les syndiqués ont obtenu la parité avec leurs homologues de l’Université de Montréal. Ils ont refusé l’imposition d’une échelle salariale et continueront d’être payés à forfait. Au terme de la nouvelle convention collective, qui se terminera en 2010, les syndiqués gagneront plus de 7500 $ par charge de cours, contre 6442 $ à la fin de 2006. C’est une augmentation d’au moins 17 % sur quatre ans. Outre la question salariale, cœur du litige, le syndicat a obtenu « plus de respect et de reconnaissance », affirme M. Courval, ainsi que des améliorations aux assurances collectives et aux profils d’engagement. Yves Marcoux, vice-recteur adjoint aux ressources humaines et négociateur en chef pour la partie patronale, s’est dit « très content » de cette entente qu’il a qualifiée de « respectueuse » puisqu’elle offre des « conditions comparables et même meilleures sur certains points » aux autres universités québécoises. Il a toutefois répudié l’expression « clause remorque » utilisée par le syndicat et préféré parler d’un « ajustement ponctuel » pour 2010 « ne présumant en rien de ce qui va se passer en 2011 ou après ». Au printemps 2004, les chargés de cours ont fait la grève pendant trois semaines avant de rentrer au travail, heureux d’avoir obtenu la parité avec leurs collègues des autres universités. Le hic, c’est que ces derniers ont vite repris l’avance sur Laval.