mercredi 4 avril 2007

L'Université Laval en mode urgence (Journal de Québec)

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Katia Bussière Journal de Québec04/04/2007 06h49
Les chargés de cours de l'Université Laval ont rejeté à 80 % la dernière offre patronale, hier après-midi, forçant ainsi la direction à prendre les grands moyens pour éviter aux étudiants de perdre leur session.
Sur les 2000 chargés de cours, seulement 335 se sont prévalus de leur droit de vote. «Oui, il y a moins de gens ici parce qu'on a un problème de précarité. Les chargés de cours travaillent à l'extérieur», se défend le président du syndicat, Martin Courval.
En rejetant majoritairement la dernière offre patronale, les chargés de cours continuent leur grève générale illimitée, déclenchée le 14 mars. Quelque 32 % des cours de premier cycle demeurent paralysés.
La question salariale se trouve toujours au coeur du litige. «Les chargés de cours veulent être reconnus; ils veulent l'équité salariale avec les autres universités. L'offre est inacceptable. On peut faire mieux que ça, et de loin», a répété M. Courval.
Les syndiqués ont rejeté une hausse salariale de 16,85 % sur trois ans, qui faisait passer de 6443 $ à 7529 $ le forfait payé à un chargé de cours. L'offre ressemble à ce que reçoivent les chargés de cours de l'Université de Montréal, selon la direction de l'Université Laval, qui a montré un tableau comparatif.
La conciliatrice au dossier devrait convoquer les deux parties à la table pour reprendre les négociations. «L'employeur n'aura pas le choix de négocier. On veut un rapprochement vers un rayon de soleil. Environ 70 % des chargés de cours gagnent moins de 20 000 $ par année», dit le président.
Déception
Déçue du résultat du vote, l'Université Laval maintient que son offre est raisonnable et comparable à l'ensemble des universités du Québec. «On a négocié de façon constructive. Il y a eu 45 jours de négos dont dix avec la conciliatrice, six offres globales et une offre finale», affirme Yves Marcoux, vice-recteur adjoint aux ressources humaines et membre du comité de négociations.
L'employeur passe maintenant à la phase urgence, celle de faire compléter la session au plus grand nombre possible d'étudiants, signale Christiane Piché, vice-rectrice aux études.
Pour qu'une session soit valide, elle doit compter 12 semaines de cours. Les étudiants ont eu dix semaines de cours jusqu'ici. La session se termine le 27 avril en incluant une semaine d'examens.
«On va prioriser les finissants pour qu'ils obtiennent leur diplôme», dit Mme Piché. Les autres étudiants auront aussi accès à une liste d'options leur permettant de sauver leurs cours: soit ils feront de la récupération lorsque les chargés de cours rentreront au travail, soit il reprendront le cours à une prochaine session sans avoir à le payer de nouveau, soit ils recevront une note - qui stipule que le cours a été réussi.
La direction est aussi en train de valider la possibilité de faire compléter les cours par la centaine de professeurs-cadres disponibles.